UN RENDEZ VOUS MANQUE...
Chers amis,
Après une journée de réflexion après l'annonce de l'annulation de la réunion d'aujourd'hui sur laquelle je sais que certains avaient mis beaucoup d'espoir, je souhaite vous faire part de mes réflexions.
A l'heure où j'écris ces lignes nous devions être en réunion avec l'ensemble des partenaires du Festival pour trouver une solution, discuter de l'élaboration d'une convention de partenariat sur plusieurs années, de façon à pérenniser le Festival.
J'avais préparé un dossier pour présenter le bilan de cet événement, proposer des pistes de réflexions, trouver des solutions de financements, nous inscrire dans l'avenir. Cela a été un travail très important. Mais voilà, les calendriers étant ce qu'ils sont, personne ou presque n'a pu faire le déplacement, pour discuter avec nous. Seuls Dominique JOURDAIN et M. DEVRON, vice président de l'UCSSA auraient pu y participer alors que le Sous préfet y avait convié le Conseil général, le Conseil régional, la DRAC, les Présidents des Communautés de communes. Aucun n'a pu venir.
On peut échaffauder toutes les explications. Je ne me prêterai pas à ce jeu.
Mais une constatation tout de même :
Dès la fin du mois de juin, nous avons alerté toutes les institutions. Nous avons organisé plusieurs réunions, participé à d'autres réunions organisées par d'autres. Nous avons été entendu dans la mesure où le Département nous a versé une subvention exceptionnelle de 20.000 euros en complément de celle déjà versée de 30.000 euros. La région devrait décider de nous accorder le même soutien lors d'une réunion le 26 janvier prochain. Huit mois de lutte et de combat, de lettres, de réunions, de discours, mais voila, nous avions imaginé d'organiser un événement en 2007. Cette hypothèse est désormais réduite à néant.
D'un déficit de 126.000 euros, nous avons oeuvré pour le réduire à 25.000 euros. C'est ce qu'il nous manque aujourd'hui pour solder nos comptes. Si tout se passe comme prévu, nous aurons réussi là où beaucoup aurait abandonné bien avant. Mais, nous mettons un point d'honneur à régler toutes les factures jusqu'au dernier euro dû.
Notre bataille se poursuivra jusqu'à ce but ultime. Ensuite, je laisserai la place à qui voudra la prendre dans la mesure où l'énergie que je déploie personnellement sur cette bataille, nuit à ma famille et à moi-même.
Si on devait croire les discours prononcés ici ou là, on serait dèjà assurés de poursuivre l'aventure. Mais des discours aux actes, il y a des pas que peu ont franchi.
Je crois que nous sommes victimes comme d'autres avant nous de violents soubressauts politiques qui tels des tsunamis invisibles broient tous nos espoirs les uns après les autres. Je crois que ce que nous subissons aujourd'hui est malheureusement ce que nous vivons tous quotidiennement en France. Ces luttes intestines, souterraines, violentes entre les uns et les autres ont un effet destructeur, sur des gens qui comme nous, sont respectueux des valeurs, engagés dans l'action concrète, ouverts au monde et aux autres.
Je n'ai eu dans cette affaire que l'ambition de réussir à développer la culture dans notre région et par elle, par le festival, à développer le tourisme et donc l'économie du sud de l'Aisne. Tous les acteurs culturels vous le diront, chacun connaît des difficultés, mais chacun a, malgré tout, l'envie d'aboutir dans ses projets.
Partout où de tels festivals réussissent en France, c'est qu'un consensus politique et une action forte et visible des pouvoirs publics les ont accompagné quand il en avait besoin. C'est ainsi que le Festival des vieilles charrues a pu connaître l'essor que l'on sait. C'est ainsi que d'autres ont réussi. Aujourd'hui ces festivals participent à la vie économique, en créant des emplois, en aidant au financement de structures culturelles d'importance comme des salles de spectacles, en aidant à la formation musicale des jeunes artistes en leur procurant des moyens techniques et de promotion qu'ils n'auraient pas sans cela. Sans l'aide initiale des collectivités locales et de l'Etat, ces festivals n'y seraient pas parvenus.
Notre ambition était plus modeste mais s'inscrivait dans la même ligne, mais voilà, les personnes qui pouvaient nous aider à réaliser cette utopie "pourtant possible" ne sont pas ou n'ont pas pu venir à la réunion qui aurait pu creuser les fondations de cet édifice commun et collectif.
C'est pourquoi, une fois la dernière facture payée au dernier fournisseur auquel je demande encore un peu de patience, je me retirerai de ce projet pour en garder de bons souvenirs des merveilleux moments d'émotion passés à vos côtés.
Merci à vous toutes et tous de votre soutien.
Patrick LACHAUSSEE aka IBAN