UN RENDEZ VOUS MANQUE...

Publié le par Patrick Lachaussée aka IBAN

Chers amis,

Après une journée de réflexion après l'annonce de l'annulation de la réunion d'aujourd'hui sur laquelle je sais que certains avaient mis beaucoup d'espoir, je souhaite vous faire part de mes réflexions.

A l'heure où j'écris ces lignes nous devions être en réunion avec l'ensemble des partenaires du Festival pour trouver une solution, discuter de l'élaboration d'une convention de partenariat sur plusieurs années, de façon à pérenniser le Festival.

J'avais préparé un dossier pour présenter le bilan de cet événement, proposer des pistes de réflexions, trouver des solutions de financements, nous inscrire dans l'avenir. Cela a été un travail très important. Mais voilà, les calendriers étant ce qu'ils sont, personne ou presque n'a pu faire le déplacement, pour discuter avec nous. Seuls Dominique JOURDAIN et M. DEVRON, vice président de l'UCSSA auraient pu y participer alors que le Sous préfet y avait convié le Conseil général, le Conseil régional, la DRAC, les Présidents des Communautés de communes. Aucun n'a pu venir.

On peut échaffauder toutes les explications. Je ne me prêterai pas à ce jeu.

Mais une constatation tout de même :

Dès la fin du mois de juin, nous avons alerté toutes les institutions. Nous avons organisé plusieurs réunions, participé à d'autres réunions organisées par d'autres. Nous avons été entendu dans la mesure où le Département nous a versé une subvention exceptionnelle de 20.000 euros en complément de celle déjà versée de 30.000 euros. La région devrait décider de nous accorder le même soutien lors d'une réunion le 26 janvier prochain. Huit mois de lutte et de combat, de lettres, de réunions, de discours, mais voila, nous avions imaginé d'organiser un événement en 2007. Cette hypothèse est désormais réduite à néant.

D'un déficit de 126.000 euros, nous avons oeuvré pour le réduire à 25.000 euros. C'est ce qu'il nous manque aujourd'hui pour solder nos comptes. Si tout se passe comme prévu, nous aurons réussi là où beaucoup aurait abandonné bien avant. Mais, nous mettons un point d'honneur à régler toutes les factures jusqu'au dernier euro dû.

Notre bataille se poursuivra jusqu'à ce but ultime. Ensuite, je laisserai la place à qui voudra la prendre dans la mesure où l'énergie que je déploie personnellement sur cette bataille, nuit à ma famille et à moi-même.

Si on devait croire les discours prononcés ici ou là, on serait dèjà assurés de poursuivre l'aventure. Mais des discours aux actes, il y a des pas que peu ont franchi.

Je crois que nous sommes victimes comme d'autres avant nous de violents soubressauts politiques qui tels des tsunamis invisibles broient tous nos espoirs les uns après les autres. Je crois que ce que nous subissons aujourd'hui est malheureusement ce que nous vivons tous quotidiennement en France. Ces luttes intestines, souterraines, violentes entre les uns et les autres ont un effet destructeur, sur des gens qui comme nous, sont respectueux des valeurs, engagés dans l'action concrète, ouverts au monde et aux autres.

Je n'ai eu dans cette affaire que l'ambition de réussir à développer la culture dans notre région et par elle, par le festival, à développer le tourisme et donc l'économie du sud de l'Aisne. Tous les acteurs culturels vous le diront, chacun connaît des difficultés, mais chacun a, malgré tout,  l'envie d'aboutir dans ses projets.

Partout où de tels festivals réussissent en France, c'est qu'un consensus politique et une action forte et visible des pouvoirs publics les ont accompagné quand il en avait besoin. C'est ainsi que le Festival des vieilles charrues a pu connaître l'essor que l'on sait. C'est ainsi que d'autres ont réussi. Aujourd'hui ces festivals participent à la vie économique, en créant des emplois, en aidant au financement de structures culturelles d'importance comme des salles de spectacles, en aidant à la formation musicale des jeunes artistes en leur procurant des moyens techniques et de promotion qu'ils n'auraient pas sans cela. Sans l'aide initiale des collectivités locales et de l'Etat, ces festivals n'y seraient pas parvenus.

Notre ambition était plus modeste mais s'inscrivait dans la même ligne, mais voilà, les personnes qui pouvaient nous aider à réaliser cette utopie "pourtant possible" ne sont pas ou n'ont pas pu venir à la réunion qui aurait pu creuser les fondations de cet édifice commun et collectif.

C'est pourquoi, une fois la dernière facture payée au dernier fournisseur auquel je demande encore un peu de patience, je me retirerai de ce projet pour en garder de bons souvenirs des merveilleux moments d'émotion passés à vos côtés.

Merci à vous toutes et tous de votre soutien.

Patrick LACHAUSSEE aka IBAN

 

 

Publié dans COUP DE GEULE 1

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L
Patrick,<br /> Arrivé récemment dans le sud de l'Aisne, je me dois à la réserve du "nouveau". Par contre, se taire, de ce fait, ne convient pas non plus.<br /> Vieux routier de la militance tant en politique, que dans la mouvance de l'Education Populaire (au sens que lui donnait Jean ZAY et Célestin FREINET) je me dois de te manifester mon admiration pour l'œuvre collective que vou avez construite. <br /> Ce serait vraiment dommage que tout s'effondre.<br /> S'il était question pour 2007 de réaliser une édition du "Festival des Mondes Solidaires", bien sûr qu'il est un peu tard et de ce point de vue la réunion avortée de Mercredi dernier est handicapante. <br /> Par contre, faire en 2007 un concert de soutien pour éponger le passif et surtout que tu rentres dans tes fonds personnels, il faut le faire. <br /> Ne crois-tu pas? <br /> Et le décider très vite. L'agenda de "Marcel et son orchestre" entre autres se boucle en ce moment.<br /> Quant à 2008 et ensuite .. . la discussion avec la Région et le Département n'est pas close. Frédéric a raison. Il se peut que la réunion ait été très mal préparée par les services de la sous-préfecture.<br /> Une AG devait se tenir à EALC vendredi 12/1 . Je comprends que sous le choc elle ait été reportée. Mais il faudrait la tenir pour que les tâches se répartissent.<br /> Que la lassitude soit grande, c'est fort compréhensible. <br /> Que tu décides de ne plus être en première ligne, c'est respectable.<br /> Mais avant de partir ne crois-tu pas que tu doives contribuer à examiner avec toutes et tous les conditions de la poursuite?
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P
Merci à toi Jacques. Tu viens de nous trouver 15.000 euros pour payer des factures. Tu nous enlèves un poids très important.Merci beaucoup
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J
Oui les discours peuvent être beaux. Mais ils le sont d&#146;autant plus s&#146;ils sont suivis d&#146;actions ! Et si je ne recherche pas une éventuelle place au paradis, sachez que j&#146;agirai toujours dans le but d&#146;aider le festival.Je le répète encore une fois, il faut sauver le festival des Mondes Solidaires !Jacques Krabal
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C
Tu a été le seul a donner une dimention humaine à ce festival, Un festival ou une partie des bénéfices servait à aider des gens du bout du mondes à avoir acces à l'eau source de vie. Hélas il me semble que si le festival devait perdurer sans toi, cette esprit ne serais pas respecter!! Etant français je connais bien nos politiques...et leurs façons de faire de la politique. ils suffit de les lire et de les ecouter!! Triste France!!!!<br /> ciscool
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P
Réponse à Jacques, Dominique...<br /> Très cher Jacques,<br /> Je suis fatigué de tout cela. Ma santé, ma famille prennent de coups de plus en plus difficiles à supporter. J’ai déboursé personnellement plus que ce qui est imaginable. Voila huit mois que nous avons fait la première réunion de bilan au lendemain du Festival. Voilà huit mois de luttes, de batailles acharnées durant lesquelles nous avons réussi à réduire le déficit de plus de 100.000 euros. Il ne reste quasiment plus rien à trouver désormais, 25.000 euros c’est énorme malgré tout. <br /> Tu y as pris part et tu sais comment nous avons passé ces derniers mois. Dans l’angoisse et dans la peur de voir tout ce travail réduit à néant. <br /> J’espère qu’une solution sera trouvée pour sauver le Festival. J’ai risqué ma maison une première fois, j’ai brisé ma famille à trop oeuvrer pour les autres et pour ce projet. Aujourd’hui, je reconstruis ma vie et j’avoue que de n’avoir aucune garantie sur l’avenir de ce projet, les risques financiers considérables me pèsent à un point qui est devenu insupportable.<br /> Certains m’ont dit récemment. Tu as vu trop gros. Tu es comme Icare à vouloir te rapprocher du soleil tu t’es brulé les ailes. Sans doute suis-je ambitieux ? Mais tu le sais, je ne suis pas ambitieux pour moi même. Je suis ambitieux pour notre territoire. Je suis ambitieux pour ls jeunes talents qui parcourent nos campagnes, je suis ambitieux pour nos amis du mali, je suis ambitieux car je pense que notre sud de l’aisne a droit à un événement de cette qualité. <br /> Je ne suis pas ambitieux pour qu’on parle de moi et à lire les témoignages sur moi dans les blogs, je suis géné. D’ailleurs, lors de tes voeux, je me suis mis dans un coin pour ne pas avoir à parler. C’était tes voeux, pas les miens.<br /> Comme je l’ai écrit dans le message sur le blog “pourdesmondessolidaires.org”, je n’ai jamais eu d’autres ambitions que de défendre les intérêts du territoire, les intérêts de ces habitants. Ce n’est pas parce qu’on vit à la campagne que l’on n’a pas le droit d’avoir accès à la culture. Contrairement à ce qu’on peut croire dans certains milieux qui n’ont du cesse de nous considérer comme des amateurs, nous avons réussi à monter, grâce à tous ceux qui ont relevé leur manche, un “putain” de festival. Chez ces gens là, la jalousie est grande de ne pas en avoir fait autant.<br /> Depuis le début on nous a mis des batons dans les roues : nous avons attendus quatre ans pour avoir la licence d’entrepreneur du spectacle, on nous a envoyé, tu t’en souviens, les CRS la première année, nous avons connu les déficits, nous avons été avec benoit placés sous interdiction bancaire, j’ai emprunté les sommes en hypothécant ma maison pour rembourser nos dettes, aujourd’hui le festival me doit la modique somme de 57.000 euros qu’il ne pourra manifestement jamais me rembourser, sans oublier les convocations à la gendarmerie parce que des gars avaient barbouiller les pompes a essence chez leclerc ou collaient des affiches n’importe à Dormans ou dans le Parc de la Montagne de Reims, parce que d’autres se sont bagarrés, d’autres encore avaient lancé la rumeur qu’on avait retrouvé un cadavre sur le festival…. J’en passe car je pourrai en écrire des pages et des pages. Cette semaine encore, nous avons évité de justesse une convocation au tribunal en payant des factures dues depuis le mois de juin. <br /> Malgré ce bric à brac d’ennuis en tout genre, nous avons réussi à organiser 5 éditions. Pour en organiser une sixième, il faut des garanties, des ouvertures, des discussions confiantes avec de vrais partenaires. Nous avons ouvert nos livres de comptes, avons proposé des clauses de partenariats, avons offert plus que n’importe quel autre organisateur de spectacle en France… Nous restons les seuls à avoir mis en place un structure d’accueil pour les personnes handicapées, nous sommes les seuls en France et peut être en Europe a avoir développé le concept de Communes solidaires grâce aux maires et conseillers municipaux qui ont accepté d’y participer. Nous sommes les seuls à avoir mis autant de budget sur la sécurité des festivaliers, leur accueil pourquoi ? Pour leur donner envie de revenir dans notre région si belle.<br /> Je n’ai cessé de proner partout que le Festival était une chance. Certains dans des bureaux éloignés de notre sud de l’aisne ont affirmé que le Festival n’était pas un événement culturel d’importance. J’attends qu’ils me le disent en face. Nous avons réussi à drainer plus de 100.000 personnes. Il suffit de regarder les commentaires sur le festival que l’on peut trouver dans les 2750 sites qui le référencent dans le monde pour lire le contraire. Mais quand on a dit ca on a tout dit ? Je n’ai pas le pouvoir de faire décider les uns et les autres de nous soutenir. <br /> C’est pourquoi j’ai décidé de me retirer. Quelqu’un d’autre reprendra le flambeau et saura sans doute mieux que moi vendre cette idée pourtant merveilleuse qu’est celle de donner du plaisir au plus grand nombre : au public et à nos amis du mali. J’avais écrit une chanson : quand le monde danse à l’origine du festival. Je viens d’en écrire une autre dont je vous livre les paroles en conclusions :<br /> Quand on a des souvenirs<br /> On pense à tous ces rires.<br /> Quand on a perdu la boule,<br /> On rit même quand on coule.<br /> La vie. La vie. <br /> La vie. La vie.<br /> Quand on a de très grands rêves,<br /> On pense que le monde est à nous.<br /> Quand on n’a plus rien à perdre,<br /> On est libre comme des fous.<br /> La vie. La vie. <br /> La vie. La vie.<br /> Quand on ose s’ouvrir au monde,<br /> C’est l’amour que l’on construit.<br /> Et, tous ensemble, faisons une ronde<br /> Autour du monde en pleine nuit.<br /> Que la lumière nous inonde.<br /> Que la musique nous transcende.<br /> Que le vent ne nous emporte plus,<br /> En pleine nuit, à moitié nu.<br /> La vie. La vie. <br /> La vie. La vie.<br /> Je ne suis pas un poète.<br /> Je ne suis pas un héro.<br /> Moi, j’ai voulu faire une fête.<br /> Pour faire oublier nos maux.<br /> En plein désert, en pleine nuit,<br /> Faire jaillir l’eau et la lumière<br /> Dans les yeux de nos amis,<br /> De ceux que j’appelle mes frères.<br /> La vie. La vie. <br /> La vie. La vie. (Ad lib)<br /> Patrick
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